Après un diptyque remarqué sur les Espaces en perdition concernant les lieux précaires et les humanités jetables, son constat lucide sur le pouvoir du langage – « nous sommes en guerre ! » rappelle-t-il en effet –, Simon Harel continue son exploration des formes et des enjeux de la violence contemporaine. Attention écrivains méchants n’est donc pas un essai ordinaire. Il marque un tournant décisif, audacieux, dans la production littéraire de Simon Harel, auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages : c’est la voix en colère, émue, affligée quelquefois sans être jamais désabusée, d’un penseur humain, mais pas trop. Celle qui nous rappelle qu’à l’intérieur des murs de la fiction, l’écriture de la méchanceté rejoue à chaque fois ce ratage de la rencontre avec autrui.